La Maison de Clermont-Tonnerre est l'une des plus anciennes de France. Elle est connue dès le XI° siècle et est originaire d'un petit village perché en haut d'une colline, en plein coeur du Dauphiné près du lac de Paladru, où subsistent les magnifiques ruines d'un château féodal, construit au XII° siècle. D'après la légende, ils tiendraient leur nom de la situation géographique de cette forteresse : sur un mont, éclairé par le soleil, ou en latin : clarus monte : clair-mont : Clermont.
Le premier des Clermont connus est Sibaud (ou Siboud) I, baron de Clermont. Il vivait au XI° siècle et nous ne savons que peu de chose de sa vie. Il aurait participé à la croisade de 1096, prêchée par Urbain II. Il possédait les châteaux de Clermont, de Saint Geoire, de Montferrat, de Vallières, de Recoing, de Chabons, de Réaumont, de Chirens et d'Hautefort.
De ce premier Clermont sont issues de nombreuses branches, présentées dans la partie Généalogie, branches qui se sont illustrées jusqu'à aujourd'hui dans de nombreux domaines tels que l'Eglise et l'armée.
Si l'origine n'a pu être vérifiée, l'histoire nous montre qu'en 1094, les Clermont sont originaires du Dauphiné. Preuve en est, par la présence de Siboud I à un traité conclu entre Guy de Bourgogne et son frère le comte de Bourgogne en 1094. Le XI° siècle est alors une période troublée en Europe. La terreur de l'an 1000 est passée et si l'empire s'est disloqué, l'Occident est le théâtre d'affrontements qui opposent grands seigneurs et Église.
A cette époque, la seigneurie de Clermont n'est en rien comparable aux grandes puissances qui l'entourent, mais occupe une place stratégique. Libre et souveraine, elle se trouve entre (...)
Dans tous les traités que les barons de Clermont passèrent jusqu’en 1340, avec les dauphins de Viennois et les comtes de Savoie, ils traitaient toujours d’égal à égal, sans aucune espèce de subordination. Tous ces grands et puissants seigneurs disposaient d’une cour, de vassaux, d’une armée, de tribunaux, et tous usaient des mêmes droits dans leur domaine.
Jusqu'en 1340, la baronnie de Clermont était libre et souveraine et ne reconnaissait d'autre suprématie que celle du Saint-Empire. Le traité qui lia le Dauphiné à la France la fit rentrer sous la suzeraineté du royaume de France. Les Clermont, s'ils perdaient leur liberté, reçurent en échange un certain nombre d'honneurs, comme celui d'être, pour l'aîné de la famille, Connétable & Grand Maître héréditaire du Dauphiné. En plus de ce privilège, ils reçurent de nombreuses terres. De telles charges firent des barons de Clermont les premièrs dignitaires après le dauphin. Devenue la première barronie du Dauphiné, c'est à partir de ce moment que les Clermont vont se rapprocher de la cour de France et s'installer sur d'autres terres.
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Jusqu'en 1340, les Clermont ne s'étaient pas établis au-delà du Dauphiné. Puis, par les mariages, les charges qui leur furent attribuées, les acquisitions de seigneuries, ils s'éloignèrent de leurs terres d'origine. Ils s'investirent dans la vie politique, militaire ou religieuse de leurs nouvelles terres d'adoption, en y occupant les plus importantes charges. La plupart des Clermont n'ont pas rejoint la cour des Rois de France, et sont restés proche de leur origine et des personnes dont ils avaient la responsabilité. Voyez ci-dessous une carte de quelques fiefs ou châteaux qu'ils possédaient. Pour complèter l'étude de la présence des Clermont en France voyez la partie Maisons.
La devise de la famille est SI OMNES TE NEGAVERINT, EGO NUMQUAM TE NEGABO : "Encore bien que tous vous nient, moy jamais je ne vous nieray". On la trouve plus souvent et plus simplement sous cette forme : ETIAM SI OMNES EGO NO : "si tous pas moi". Elle apparaît au XII°. Gui de Bourgogne, archevêque de Vienne, est élu pape à Cluny, le 1 février 1119, et couronné à Vienne, le 9 du même mois, sous le nom de Callixte II, mais s'oppose à lui l'anti-pape Bourdin. Siboud II, baron de Clermont, escorte le nouveau pontife à Rome, à la tête d’une armée levée à ses frais, et après après avoir chassé l’anti-pape Bourdin (dit Grégoire VIII ), l’installe sur le siége de Saint-Pierre, . En reconnaissance d’un tel service, Callixte II, aurait accordé, par une bulle de 1120, au baron et à ses succésseurs l'autorisation de porter dans leurs armoiries deux clefs passées en sautoir, à les surmonter de la tiare papale et de la devise de Saint Pierre. Ce privilége a été confirmé par le pape Boniface en 1296. Cependant ous verrons dans la partie Héraldique, que l'existence de cette bulle est douteuse et qu'une autre théorie justifierait mieux cette devise et ce blason.
La branche des Clermont-Montoison adopta une autre devise qui était : A LA RESCOUSSE MONTOISON, en référence à Philibert de Clermont dit "le brave Montoison", chambellan des Rois Charles VII & Charles VIII, lieutenant général des armées du Roi, gouverneur de Ferrare, qui sauva le Roi Charles VIII à la bataille de Fornoue (6 juillet 1495). Alors que ce dernier était encerclé, il cria : "A la rescousse Montoison".
Parmis les familles alliées aux Clermont, on peut citer :
Albon, Sassenage, Hauterives, de Rohan, Bourgogne, Crussol, d'Aigneaux, Durfort, Le Clerc de Juigné, Merode, Laguiche, Virieu, Savoie, Poitiers, Husson, La Marck, Luxembourg, Pernes, Le Tonnelier de Breteuil, Boulainvilliers, Cossé-Brissac, La Tour du Pin, Noailles, Biancourt, Rohan-Chabot, Tramecourt, Rochechouart de Mortemart, Rouvroy, Lévis, Vivonne, Coucy, Montmorency, Bourbon-Busset, La Rochefoucauld, Pérusse, Rougé, Beauvau, Lur-Saluces, Courtivron, Amboise, Gondi, Lordat, Mascrany, Liedekerke, Harcourt, etc.
Comme toute famille de la noblesse, les Clermont-Tonnerre ont porté de nombreux titres parmis lesquels :
Baron souverain de Clermont (jusqu'en 1203)
Vicomte de Clermont-en-Trièves (1340) (Monestier de Clermont)
Premier baron, connétable et grand-maître héréditaire du Dauphiné (1340)
Vicomte de Tallart (1439)
Comte de Tonnerre (1496)
Comte de Clermont en Viennois (1547)
Duc de Clermont, pair de France (1571)
Duc de Tonnerre (1572)
Marquis de Cruzy et de Vauvillers (1620)
Comte de Thoury (1629)*
Marquis de Montoison (1630)
Duc de Piney-Luxembourg et Pair de France (1631)
Prince de Tingry (1631)
Barons et Comtes de Dannemoine (1651)
Comte de Roussillon (1670)
Marquis de Mont Saint Jean (1681)
Comte de Saint Cassin (1681)
Marquis de Chaste (1688)
Comte d'Épinac (1719)
Baron de Vichy (1780)
Marquis de Clermont-Tonnerre (1750) (confirmé en 1830)
Duc de Clermont-Tonnerre, pair de France (1775) (le duché s'asseoit sur le marquisat de Vauvillars)
Baron de l'Empire (1812)
Prince Romain (1823 et 1911)**
Marquis de Crèvecoeur
Comte de Mannevillette
Comte de Morges
Seigneur du comté de Saulon-Perrigny***
Baron de Courcelles
Baron de Maupertuis
Les Clermont obtinrent 12 fois les honneurs de la Cour au cours du XVIII° siècle. Il s'agit d'une prestigieuse distinction, décernée aux familles pouvant prouver leur filiation avant 1400. Cela permettait aux gentilhommes d'être présenté au Roi et d'avoir le privilège de monter dans le carrosse royal.
* Dans certains actes du début du XVIIIe siècle, les Clermont de la branche de Thoury, sont qualifiés de Marquis de Thoury.
** Le titre de Prince à été accordé en 1823 et d'après L. de Magny, auteur de l'Armorial des princes, ducs, marquis, barons et comtes romains en France, créés de 1815 à 1890, et des titres pontificaux conférés en France par les papes, souverains du Comtat-Venaissin, publié en 1890 (p.19), ce titre serait transmisible à toute la descendance du premier porteur.
*** Hérité par Anne-Charles de Clermont, marquis de Montoison. A-t-il hérité du titre de comte ou du comté ? Dans l'attente de confirmation il est plus juste de prendre le tritre de seigneur du comté.
Voici quelques précisions sur certains titres :
- Connétable et Grand-Maître héréditaire du Dauphiné : C'est en 1340 que ce titre est accordé aux Clermont et plus particulièrement à Aynard de Clermont, vicomte de Clermont en Trièves, seigneur de Clermont en Viennois, de Paladru, etc. par le dernier Dauphin du Viennois, Humbert. Aynard de Clermont se trouvait lié à la Maison de Savoie par sa mère, Béatrix de Savoie, et au Dauphin par une de ses aïeules, sœur du Dauphin. Humbert, pour s'attacher la Maison de Clermont, proposa à Aynard de devenir son vassal en échange de tenir la première place dans ses conseils. Par le même accord il créa deux titres, celui de Premier capitaine des armées du Dauphin, et celui de Grand Maître de la Maison du Dauphin et de la Dauphine. Il fut ajouter que si le seigneur de Clermont devait entrer en guerre contre les comtes de Savoie, le Dauphin et ses successeurs se devaient de rembourser les Clermont pour les dépenses qu'ils auraient engagées. Lorsque que le Dauphiné fut attaché à la France, en 1349, le nouveau Dauphin, Charles, fils aîné de Jean II de France, reçu l'hommage de Geoffroy de Clermont, fils d'Aynard, et confirma ce qui avait été accordé en 1340.
Ces titres ont, par le temps, prit l’appellation de Connétable et Grand-Maître héréditaire du Dauphiné et de 1340 à 1789 il fut l’apanage des aînées de la Maison de Clemont.
- Vicomte de Clermont-en-Trièves : ce vicomté, crée en 1340, était composé quatre paroisses, celles de Saint-Paul, Avignonet, Roissard et Monestier de Clermont. C'est la seule éréction d'une terre produite par un Dauphin du Viennois.
- Comte de Clermont en Viennois : crée en 1547 ce comté etait composé de dix huit parsoisses dont Pressieu, La Basne, Mont-Gascon (devenu La Bâtie-Montgascon) ou encore Tullins.
Les premiers Clermont, dès 1096, sont intimement liés à l’Eglise et ont toujours su y rester fidèles, que ce soit en la servant directement ou par des donations et fondations. Si Siboud I participa à la première croisade pour défendre la chrétienté, c'est surtout Siboud II, son fils, qui allia sa maison à l’Eglise en soutenant le Pape Callixte II.
La maison de Clermont ne compte pas moins d'une Bienheureuse, 2 Saints, 12 évêques, archevêques et cardinaux, 31 abbés et abbesses, plus de 50 religieux & religieuses, 40 chevaliers d'Ordre religieux dont un Grand Maître de l'Ordre de Saint Lazare et un Grand Maître de l'Ordre de Malte, de nombreux donateurs et fondateurs de monastères, des chanoines et chanoinesses, des prieurs, des doyens, etc.
Pour plus d'informations, veuillez suivre ce lien : Eglise
C'est le second domaine dans lequel les Clermont s'illustrèrent le plus. De l'an 1000 à aujourd'hui, ils donnèrent de très nombreux soldats et hommes de guerre. On ne compte pas les capitaines, colonels ou commandants de régiment, les brigadiers des armées du Roi, les maréchaux de camp, 1 maréchal de France, les officiers généraux, les généraux, etc..
Pour plus de renseignements veuillez suivre ce lien : Armée
Ces quelques informations vous présentent un aperçu de l’Histoire de la famille, et c’est en parcourant les autres pages que vous pourrez découvrir d’autres éléments qui répondront peut être à votre curiosité.